La Coordination des organisations de l’Appel du 20 février 2023 pour sauver le Mali a été dissoute, selon l’annonce du colonel Abdoulaye Maïga, ministre d’État, ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation, porte-parole du gouvernement du Mali, à l’issue du conseil des ministres du mercredi 17 avril 2024. Les raisons de cette dissolution sont liées à des comportements jugés perturbateurs de l’ordre public, portant atteinte à la souveraineté de l’État et à l’unité nationale. Malgré les contestations du coordinateur de l’organisme, Cheick Mohamed Chérif Koné, affirmant que la détermination du peuple malien à vivre en démocratie et sous la forme républicaine de l’État ne sera pas entravée.

En février 2024, le retour à l’ordre constitutionnel normal au Mali était prévu avec l’organisation d’élections pour mettre fin à la transition dirigée par le colonel Assimi Goïta. Cependant, le report du scrutin a été annoncé le lundi 25 septembre 2023 pour des raisons techniques liées à une nouvelle constitution adoptée en 2023, la révision des listes électorales et un différend avec une société française (Idemia) impliquée dans le processus de recensement. Cette situation a entraîné une série de déclarations de la part de partis politiques et de groupes civils appelant à des élections présidentielles rapides et à la fin du régime militaire.

Le 10 avril 2024, un décret suspendant les activités des partis politiques et des associations politiques a été adopté lors du conseil des ministres, suscitant une réaction immédiate des Nations Unies qui ont demandé son abrogation. Le lendemain, la Haute autorité de la communication (HAC) a demandé à tous les médias d’arrêter la diffusion et la publication des activités des partis politiques et des associations politiques. Certains observateurs voient dans cette mesure un moyen de réduire au silence les voix discordantes pour se maintenir au pouvoir malgré la fin prévue de la transition.

En analysant la situation, le journaliste Falaye Keita a soulevé des questions sur la légalité du décret, en se référant à l’article 47 de la charte des partis politiques du Mali qui prévoit des mesures en cas d’infraction. Six jours plus tard, le 17 avril 2024, le ministre d’État, ministre de l’administration territoriale et de la décentralisation a annoncé la dissolution de la Coordination des organisations de l’Appel du 20 février 2023 pour sauver le Mali en raison de ses actions perturbatrices de l’ordre public. Cette décision est basée sur les lois régissant les partis politiques et les associations qui imposent des limites à ne pas dépasser, notamment en ce qui concerne la souveraineté nationale, la démocratie, l’intégrité du territoire national, l’unité nationale et la laïcité de l’État.

La rédaction


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