Le processus de retrait de la Mission de l’ONU en République démocratique du Congo, demandé par Kinshasa, se poursuit avec le départ des Casques bleus chinois de leur base située dans le Sud-Kivu.

Après le départ des Casques bleus pakistanais fin février, les Casques bleus chinois de la Monusco ont également fait leurs adieux au Sud-Kivu mardi, marquant une nouvelle étape du retrait de la force onusienne exigé par Kinshasa, qui considère maintenant cette présence comme superflue.

Lors d’une cérémonie tenue à la base occupée depuis 2003 par un contingent chinois du génie civil et de médecins, en bordure du lac Kivu à une quinzaine de kilomètres au nord de la capitale provinciale Bukavu, la cheffe de la Monusco, Bintou Keita, a salué leur expertise, leur professionnalisme et leur discipline.

Les quelque 220 hommes chinois étaient principalement engagés dans des projets d’ingénierie tels que la réparation de routes et la réhabilitation de ponts.

Ce départ, qui sera effectif dans une dizaine de jours, fait suite à celui d’environ 270 Casques bleus pakistanais qui ont remis les clés de leur base à la police congolaise le 28 février à Kamanyola, près des frontières avec le Rwanda et le Burundi.

Après 25 ans de présence, les autorités congolaises estiment que les Casques bleus sont inefficaces contre les groupes armés et ont demandé leur départ “accéléré”, une décision actée en décembre dernier par le Conseil de sécurité de l’ONU malgré ses inquiétudes quant à l’escalade de la violence dans l’Est.

La Monusco, qui compte actuellement environ 15 000 Casques bleus, est encore déployée dans les trois provinces les plus instables de la région, à savoir le Sud-Kivu, le Nord-Kivu et l’Ituri. Un “plan de désengagement” en trois phases a été mis en place pour un retrait ordonné et durable, selon l’ONU et Kinshasa.

La première phase prévoit le retrait des forces de la Monusco du Sud-Kivu d’ici le 30 avril pour les militaires et policiers, et d’ici le 30 juin pour la composante civile. Environ 2 000 Casques bleus doivent quitter la province avant mai, mais cette échéance semble difficile à respecter compte tenu du rythme observé jusqu’à présent.

L’ONU insiste sur le fait que le retrait des Casques bleus doit être accompagné d’un renforcement des forces de sécurité congolaises pour assurer la protection des civils.

Alors que le Nord-Kivu traverse une crise majeure depuis la résurgence fin 2021 de la rébellion du M23 soutenue par le Rwanda, l’ambassadeur de Chine en RDC, Zhao Bin, a souligné lors de la cérémonie de mardi que les groupes armés illégaux continuent de sévir dans l’est du Congo, rendant la situation humanitaire particulièrement préoccupante.

Après le Sud-Kivu, les phases suivantes du retrait de la Monusco concerneront l’Ituri et le Nord-Kivu, mais elles ne seront mises en œuvre qu’après des évaluations régulières des étapes précédentes.

En janvier, le ministre congolais des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, avait exprimé son souhait que le retrait soit complet d’ici la fin de l’année. Pour sa part, le Conseil de sécurité n’a pas fixé de date limite pour ce retrait.

La rédaction


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