Huit mois après sa fondation, l’Alliance des États du Sahel (AES) émerge comme une organisation qui suscite des préoccupations chez certains dirigeants régionaux et internationaux. Suite à l’approbation de la structure juridique et institutionnelle par les ministres des Affaires étrangères en février à Ouagadougou, un sommet des chefs d’État de l’AES est en préparation.

La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest cherche toujours à ramener les trois pays membres de l’Alliance des États du Sahel (AES) au sein de l’organisation régionale dont ils se sont retirés. Cependant, avec le temps qui passe, un fossé se creuse davantage entre l’organisation régionale, les États de l’AES et une grande partie de l’opinion publique ouest-africaine.
Pendant ce temps, les trois pays de l’AES continuent de s’investir pleinement dans leur alliance pour en assurer une mise en œuvre coordonnée et efficace.

En février dernier, alors que les ministres africains des Affaires étrangères se réunissaient à Addis-Abeba avant le 37e sommet de l’Union africaine, les ministres des Affaires étrangères des États de l’AES se sont également rencontrés à Ouagadougou pour concrétiser le traité instituant l’Alliance des États du Sahel.

Lors de cette réunion, les ministres des Affaires étrangères des trois pays ont convenu d’une structure institutionnelle comprenant des sommets des chefs d’État et de gouvernement, des réunions du conseil des ministres et des sessions parlementaires.
La question de la gestion du Liptako Gourma a également été abordée, avec la décision de la reporter à l’ordre du jour du prochain sommet des chefs d’État de l’AES. Les trois ministres des Affaires étrangères ont unanimement adopté le projet de charte graphique de l’AES et ont approuvé des mesures urgentes pour sa diffusion auprès des populations.

Un mois après la réunion des ministres des Affaires étrangères au Burkina Faso, les chefs d’état-major des armées des trois pays se sont réunis le 7 mars au Niger, annonçant la création d’une force conjointe anti-jihadiste pour relever les défis sécuritaires dans la région de l’AES.
Bien que les détails et les effectifs de cette force n’aient pas été précisés, son objectif est d’élaborer un concept opérationnel pour atteindre les objectifs en matière de défense et de sécurité dans les trois pays membres de l’alliance.

Le colonel Assimi Goïta (Mali), le capitaine Ibrahim Traoré (Burkina Faso) et le général de brigade Abdourahamane Tchiani (Niger) se réuniront pour la première fois lors d’un sommet probablement à Bamako afin de ratifier les décisions prises par les ministres des Affaires étrangères et les chefs d’état-major des trois États.

Ce sommet sera également l’occasion de désigner le président en exercice de l’Alliance des États du Sahel pour coordonner les actions politiques, diplomatiques et militaires entreprises.
Comme le dit un adage : « À tout seigneur, tout honneur ». Il est possible qu’à l’issue de ce sommet, le Mali soit choisi pour assurer la présidence tournante de l’AES.

La rédaction


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