Lors du lancement de la 13e édition des Universités africaines de la communication de Ouagadougou (UACO), Alain Foka, journaliste camerounais et ancien collaborateur de Radio France Internationale (RFI), a prononcé un discours sur le rôle du journalisme en période de guerre. Sous le thème “Liberté de la presse et droit d’accès à l’information en contexte de crise sécuritaire et humanitaire”, Foka a soutenu que la neutralité n’est pas possible lorsqu’il s’agit de couvrir des événements liés au terrorisme.

Selon Alain Foka, en temps de guerre, les journalistes doivent s’engager en faveur de leur État et ne peuvent pas prétendre à la neutralité. Il a souligné que la liberté de la presse tant valorisée dépend de la garantie de cet espace par l’État lui-même. Cependant, il a ajouté que ceux qui cherchent à prendre la place de l’État n’ont aucune intention de préserver cette liberté.

Remettant en question le principe de neutralité, Alain Foka a déclaré que la neutralité totale est impossible. Selon lui, la création d’un média est déjà un acte d’engagement, car les journalistes ont un message à transmettre et choisissent des sujets sur lesquels ils veulent attirer l’attention du reste du monde. Il a soutenu que les journalistes sont persuadés de détenir la vérité et qu’ils ont pour mission de la partager. Il a souligné que le choix d’un sujet est déjà un engagement et que la subjectivité fait partie intégrante du journalisme.

Alain Foka a également souligné que la liberté de la presse n’est jamais acquise et dépend des négociations avec les autorités. Il a cité l’exemple d’un pays où une chaîne privée, Sputnik, a été interdite au début de la guerre en Ukraine, remettant ainsi en question la neutralité des médias et soulignant leur rôle dans la propagation de la vision des autorités.

L’ancien journaliste de RFI a invité les journalistes africains à adopter la même position que les autorités dans la lutte contre les forces obscures qui menacent la région de l’Alliance des États du Sahel (AES). Il a affirmé que la neutralité n’est pas possible face à des terroristes déterminés à faire disparaître la liberté et que les journalistes doivent s’engager dans cette lutte.

Alain Foka a conclu en appelant à un partenariat entre les journalistes et les autorités pour montrer différentes perspectives de la guerre. Il a insisté sur l’importance pour les journalistes de pouvoir montrer leur propre version des événements, afin de ne pas être laissés dans l’obscurité et l’incertitude.

La 13e édition des Universités africaines de la communication de Ouagadougou se poursuivra avec des débats et des discussions sur le rôle des médias en temps de crise sécuritaire et humanitaire. Les participants auront l’occasion d’échanger des idées et de réfléchir à la manière dont les journalistes peuvent équilibrer leur engagement avec leur responsabilité d’informer le public.

La rédaction.


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