Le bilan culturel de l’année 2022 au Burkina Faso selon le journaliste culturel Hervé Honla.
Ceci est une tribune du journaliste culturel Hervé David Honla. Dans cet article il livre sa vision de ce qui a été les moments forts du secteur culturel burkinabè durant l’année 2022.
Œuvrer dans l’incertitude
Une année culturelle qui a connu une actualité tumultueuse avec des activités qui se sont déroulées en dents de scie pour celles qui ont pu se tenir.
Le Burkina Faso traverse depuis sept ans de fortes périodes de turbulences provoquées par la recrudescence de l’extrémisme violent. Ce qui freine, voire fait disparaître certaines activités et projets culturels. 60% du territoire national est inaccessible et l’industrie du spectacle est annihilée. Par conséquent, l’exode rurale, les personnes déplacées internes (PDI) affluent dans les grandes métropoles que sont Ouagadougou, Bobo-Dioulasso, Koudougou ou encore Kaya. Les activités culturelles pour la plus tard se sont circonscrites dans ces villes. Les créateurs aux fortes potentialités culturelles et artistiques issus des villes et villages typiquement traditionnels sont en train de disparaitre.
Tout compte fait, les populations et le gouvernement sont en train de faire preuve de résilience. Ils possèdent des rudiments et des aptitudes à pouvoir surmonter des évènements désagréables ou traumatisants, en vue de retrouver l’équilibre et de pouvoir reprendre positivement le cours de la vie.
Un putsch pour présenter les vœux
Vingt-trois jours après le début de l’année 2022, le pouvoir du Président Roch Marc Christian Kaboré est renversé après sept années de règne. L’armée s’empare du pouvoir, quinze jours après la 7è édition de SOKO FESTIVAL et quatre jours avant la 10è édition des 12PCA qui devraient se tenir le 28 janvier 2022.Le FIDO entendu par le Festival International de Danse de Ouagadougou qui se tenait du 22 au 29 janvier a été perturbé. Tout comme le festival GARBA à Bobo-Dioulasso du 27 au 30 janvier. Ainsi donc plusieurs activités culturelles dans la foulée ont été reportées ou purement et simplement annulées.
Néanmoins, après l’installation du gouvernement MPSR1, avec la nomination le 5 mars à la tête du département de la Communication, de la Culture, des Arts et du Tourisme, Valérie KABORE, les activités culturelles semblaient reprendre du poil de la bête. La mission était alors la réconciliation et restauration de l’identité culturelle. Une mission qui malheureusement, n’a pas pu se terminer. Elle aura fait 8 mois. Durant les huit mois qu’ont duré sa mission, la plupart des acteurs culturels voyaient en elle, une dame de la situation et une personnalité issue de leur milieu qui connaissait parfaitement les deux secteurs principaux ; la Communication et la Culture. Au regard de la priorité des actions gouvernementales, les prérogatives sont surtout axées autour des questions sécuritaires. Ainsi donc, les dépenses d’investissements des départements ministérielles étaient suspendues.
Qu’à cela ne tienne, au regard de la reprise progressive des évènements culturels, les acteurs privés dans les différentes filières greffaient l’essentiel de leurs activités sur la réconciliation et la paix. La plupart des auteurs/compositeurs de musique axaient leur thématique sur « la paix et la réconciliation ». On a comptabilisé, rien que pour cette année 2022, quatre-vingt-dix-sept (97) œuvres musicales chantées sur ce thème. Ainsi des festivals comme AFROBEAT qui s’est déroulé du 16 au 20 mars pour sa dixième édition sous le thème : « Culture et démocratie en Afrique », a connu un franc succès comme la plupart des 27 festivals privés qui se sont déroulés cette année dans la capitale. Reporté en fin novembre 2022, les KUNDE, le SIAO et la SNC qui devraient avoir lieu, ont finalement désisté cette année, pour des raisons diverses.
Le FDCT, comme bouée de sauvetage
Dans le cadre du Programme d’appui aux industries créatives et à la Gouvernance de la Culture, une antenne du Fonds de Développement Culturel et Touristique (FDCT) a été ouverte le 5 juillet à Bobo-Dioulasso. Un deuxième appel à projet avait été lancé le 31 mars d’une enveloppe de plus de 2 milliards. Les secteurs concernés étaient entre autres ; la production cinématographique et de l’audiovisuel, la production des œuvres artistiques et culturelles dans le domaine des Arts de la scène et des Arts plastiques et appliqués, la mise en marché des biens et services artistiques et culturels, le renforcement des capacités professionnelles et opérationnelles des acteurs de filières. 80 projets issus des 13 régions du Burkina avaient retenu l’attention du jury et ont bénéficié du financement du FDCT/UE PAIC-GC. Dans la foulée également, Madame Fiohan Caryne TARORE/Béni remplaçait Alphonse TOUGOUMA à la tête du FDCT le 13 septembre. Dans un département qui peine à s’épanouir et à s’auto-financer, le FDCT/UE PAIC-GC aura joué un rôle prépondérant dans cet acte de résilience en appuyant ce secteur.
Le BBDA, de record en record
C’est un secret de polichinelle ; le Bureau Burkinabè des Droit des Droits d’Auteur (BBDA) fait des heureux millionnaires. La santé de cette institution ne souffre d’aucune contestation. L’accroissement des recettes est significatif. D’autant plus que le nombre de membre ainsi que les œuvres augmentent d’année en année. Par exemple entre 2021 et 2022, plus d’un million d’œuvres ont été enregistrées au BBDA. Pour l’année 2022, en dehors des droits qui ont été versé en Aout dernier, les droits en instances des années 2018, 2019, 2020, 2021, février et mai 2022 d’un montant de 339 767 657 FCFA ont été remis aux bénéficiaires. Ce qui avait porté une masse totale de paiement à 1 078 046 601 FCFA. Rien que pour la dernière répartition de cette année qui portait sur les Droits de Reproduction Mécanique (DRM), les Droits de Reproduction par Reprographie (RRO), les droits voisins, la Rémunération pour Copie Privée (RCP) et les droits provenant de l’étranger ; c’est au total 26 557 bénéficiaires qui se sont frottés les mains. Une hausse de plus de 19% par rapport aux redevances collectées en 2020 et réparties en aout 2021. L’une des innovations parmi tant d’autres qui a eu lieu cette année, c’est l’élaboration de l’annuaire statistique. C’est un document qui fournira des données statistiques importantes à l’analyse des activités de l’organisme de gestion collective des droits au Burkina Faso. En effet, cet ouvrage fournira des données fiables sur des sujets tels que : Les adhésions des membres-la déclaration des œuvres-la collecte des redevances de droits d’auteur-la répartition des droits-le paiement des droits aux membres et aux sociétés sœurs-la promotion culturelles et les œuvres sociales. C’est à Ziniaré en début décembre que cette institution avait organisé cette séance de travail.
L’année des prouesses des spectacles et festivals
Plus d’une vingtaine d’évènements majeurs ont permis de maintenir culturellement le Burkina Faso dans le gotha des destinations fécondes en matière de showbiz et de spectacles. On peut citer entre autres ; le concert de Lengani BIRI (le 18 avril à Canal Olympia), le concert de la Chantre Ella NIKIEMA (30 octobre au Palais des Sports),le concert de l’Unité (le 24 septembre à Canal Olympia), Barack la voix d’Or à Bobo-Dioulasso (10 décembre), Duden J au CENASA (le 10 décembre), Huguo Boss au palais des Sports (22 décembre), Dez Altino à Canal Olympia (le 29 octobre), Didi B (17 et 19 décembre) à Bobo-Dioulasso et Ouagadougou, TANYA au stade municipal le 12 novembre qui aura réuni plus de 30 000 personnes. YOUNG CED (le 18 juillet à Koudougou), NAK 27 à Koudougou (26 novembre au 4 décembre), les REMA (1er au 3 décembre), ONE MAN Show LAJAGUAR à Koudougou (26 novembre), Waga Festival, Festhurik à Koudougou, Nuit de laangandé, 96 heures du DESPACITO, Les RECREATRALES, BASGA de Mogtedo, Le Festival Rendez-vous Chez-nous, le FEMULIG à Gounghin, le festival de Kienfagué, Journées des Cultures et Traditions de Zagtouli, Baba Village, Festival Léeré à Zabré, AFROBEAT à Tampouy et bien d’autres…
En dehors de l’annulation des KUNDE, d’autres évènements de récompense ont tenu leurs activités ; notamment les MARLEY D’OR le 8 mai, Miss UNIVERSITES, le 4 juin, AFRICA MOUSSO, le 21 octobre, la NUIT des STARS le 4 novembre à SONIA Hôtel, FECUB Awards le 25 septembre à Ouagadougou. D’autres créateurs sont allés glaner des trophées hors du Burkina. A l’instar de Tanya qui a reçu le 22 décembre à Bamako, le Prix de la REVELATION MUSICALE AFRICAINE Malheureusement des évènements d’envergure internationale tels que le SIAO, la SNC, la FILO, le FIRHO n’ont pas eu lieu en 2022.
Saluons à juste titre l’esprit de discernement et de sagesse de Sa Majesté le Moogho Naaba Baongho à accompagner la Culture dans une posture de cohésion sociale, de civisme et de paix. La plupart des événements culturels réalisés à Ouagadougou ont bénéficié de l’assistanat du Roi des Mossé. Il a non seulement ouvert son palais aux acteurs culturels, mais il leur a surtout prodigué de nombreux conseils en rapport avec la situation nationale.
Le retour du cinéma au premier plan ?
Tout porte à croire que le cinéma burkinabè est en train d’hériter de sa jeunesse dynamique. Des institutions juvéniles certes, sont en train de se mettre en place ou de se réorganiser. On dénombre une douzaine de films et de séries réalisées cette année. La structure à l’image l’ASCRIC-B (Association des Critiques de Cinéma du Burkina) qui avait lancé un atelier de formation sur la critique de cinéma et la 6è édition de la Semaine de la Critique de Cinéma de Ouagadougou (SERICO) du 6 au 13 septembre à Ouagadougou, a considérablement redynamisé cette filière qui était en perte de vitesse au regard de l’absence criard des financements consistants exclusivement alloués au Cinéma. La disparition des leaders du cinéma burkinabè dans le monde a également a causé un grand vide. Néanmoins, les jeunes, soit de façon autodidacte, soit à travers les sources et réseaux de financements extérieurs réussissent à se frayer un chemin dans l’industrie du cinéma africain. Certains participent aux appels à financement lancés de l’extérieur et ils ont été régulièrement invité dans des festivals et rencontres cinématographiques en Europe, Asie et Amérique. Le sacre de Irène Tassembedo avec son film « La Traversée » Prix de la CRTIQUE CLEMENT TAPSOBA au SERCICO et au grand prix AFRICLAP KILIMANDJARO n’est pas anodin. Elle-même, lancera dans la même année, la première édition du festival Ouaga Côté Court en novembre. D’autres jeunes battissent des initiatives ciblées et thématisées à l’image de l’association CINE ACTIF. Du côté de Bobo-Dioulasso, en fin d’année décembre, 30 jeunes filles avaient été outillé pendant trois semaines dans les métiers du cinéma. Du cadrage à la réalisation en passant par le montage, les prises de son et image, elles ont bénéficié d’une formation avec le soutien de l’Ambassade du Canada au Burkina Faso et au Bénin. Quatre films courts métrages, dont deux documentaires et deux fictions ont été réalisé et exposé par les apprenantes. Le thème transversal gravitait autour de l’extrémisme violent, la cohésion sociale et l’entreprenariat féminin. Un projet intitulé « Eclat citoyen » piloté par Pazouknam Jean-Baptiste Ouédraogo, engendra dans la foulée, la création d’une cellule Ciné Actif afin de pérenniser les savoirs et offrir des opportunités à ces jeunes filles. Idem pour l’Association Cinéma et Développement présidée par Adama Roamba qui avait initié une formation en scénario intitulée « Ecrire de A à Z » du 6 au 19 décembre. Ceci pour pallier à l’épineux problème de l’écriture de scénario. Bénéficiant d’un financement du Fonds de Développement Culturel et Touristique (FDCT), cette formation a été dispensé à sept (7) apprenants dont quatre filles et trois garçons issus des structures diverses.
Le printemps de l’humour continu
Les humoristes continuent laborieusement de promouvoir leur filière qui a le vent en poupe depuis trois ans. Toujours en perpétuel résidence de création. 12 spectacles d’humour en dehors des festivals se sont tenus dans la capitale et les autres villes. On retiendra surtout celui de Lajaguar du côté de Koudougou qui a refusé du monde au Théâtre Populaire le 26 novembre. « Rire en fête » acte 4 en Octobre ou encore la 5è édition de la « Nuit du Laangandé » le 2 décembre. L’humoriste Philo a été omniprésente à la fois sur les scènes que sur la toile en défrayant toujours la chronique. L’une des révélations, Adèle Badolo dans le ONE WOMAN SHOW a également fait sensation à Ouagadougou et notamment à l’espace YELBA, le 26 novembre. Ce qui aura aussi été la grande attraction humoristique cette année, c’est leur forte audience sur les plateformes numériques (Facebook, Instagram, Tik Tok WhatsApp et autres…). Beaucoup commencent à tirer leur épingle du jeu et signent des contrats mirobolants avec des firmes nationales. Tchoutchoubatchou, Soum le Sapeur, Les Séparables, Delor 226, Tallco Poulo et bien d’autres sont aujourd’hui des référentiels en matière de Web Humoriste.
La danse sur tous les fronts
C’est l’une des disciplines qui a été présente sur tous les thèmes et projets socio-économiques et culturels du pays. De l’aménagement après 22 ans, de la mythique salle de Théâtre populaire à Ouagadougou, à sa participation à la Coupe du Monde (CDM) de football au Qatar grâce à Salia Sanou, en passant par des formations, renforcements de capacités et création des réseautages interdisciplinaires (Coworking), la danse amateure comme professionnelle a été au centre de l’actualité culturelle au Burkina Faso. De la pièce « BOREAL » jouée le 10 décembre par les adolescents grâce au projet Yam Wekre, à la grande performance Harakaat pour le Super SHOWDOWN le 26 novembre au Théâtre Populaire Désiré Bonogo rénové par le Goethe Institut, en passant par les rencontres et performances dans les maisons d’arrêt et de correction, l’industrie de la danse garde le cap.
Le théâtre, symbole de résilience
L’on pourrait tenter de dire que ; rien ne peut arrêter le théâtre au Burkina Faso. Même en pleine crise sanitaire, sécuritaire, politique ou autre ; le théâtre poursuit discrètement et consciencieusement son activité tant dans les quartiers, les villages, les appartements et même dans les rues. Même en plein confinement, le théâtre au Burkina Faso, s’est illustré. Le second coup de force politique survenu le 30 septembre avec l’avènement du MPSR2, n’a pas empêché par exemple le déroulement de la vingtième année des RECREATRALES qui s’est déroulé du 29 octobre au 5 novembre sur le thème : « FAIRE VISAGE ». Même du côté de Kaya, le théâtre a été présent à travers la pièce « Roméo et Juliette » jouée en décembre.
La disparition de Prince Dessuti ; Un choc dans le milieu de la mode
L’environnement de la mode burkinabè a traversé une moitié de l’année en deuil. Marcel Ouédraogo dit Prince Dessuti disparaissait subitement le 27 juillet. Ce qui a profondément attristé l’ensemble du monde culturel en général et de la mode en particulier. Bien que, malgré le ralentissement des activités culturelles, la mode s’est illustrée dans l’organisation des spectacles (Soirée, défilés…) tant au Burkina qu’à l’extérieur, mais avec une ambiance démotivée. Le styliste BLACK quant à lui s’est ostensiblement illustré aux USA, en Europe et en Afrique à travers des nombreuses sollicitations aux soirées VIP. Il a été le styliste le plus en vue et le plus en verve dans le milieu culturel burkinabè. Sa marque et son label connaît un succès sans précédent et les artistes se l’arrachent. Des jeunes structures et labels de mode voient de plus en plus le jour. New Models Generation (NMG), ORA EXCELLENCE sont entre autres des agences de mode et de beauté dont leur dynamisme commence à porter des fruits. La sortie officielle de la marque HOPAAH Dutty le 20 décembre de la star de la musique burkinabè Tanya n’est pas passé inaperçue.
Nécrologie : L’année 2022 a encore emporté la vie des maillons importants dans la culture et la communication. En dehors du styliste Prince Dessuti, on n’oubliera pas le journaliste Romain Adama Wanré de OMEGA FM décédé à bord de l’avion qui le transportait pour des soins en France (18 juin), du Journaliste émérite Paul Miki Roamba, DG de OMEGA GROUPE (10 septembre), Le meilleur DJ MIX VIDEO de la capitale, Marco Deschances (18 octobre), Isabelle Tassembedo (14 décembre), du Bishop Claver YAMEOGO (15 décembre) …
La diaspora se repositionne
Après deux années (2020 et 2021) gangrénées et meurtries par la pandémie de CORONA VIRUS, 2022 a été une année de reprise et nos compatriotes de la diaspora sont en mode relance, tout comme les autres communautés. Mamadou Diabaté et Percussion Mania résidants à Vienne en Autriche ont écumé environ 30 scènes à travers l’Europe. Idem pour le « canadien » Amadou Kienou qui a hissé le drapeau burkinabè dans plusieurs contrées de la planète. Roukiata Ouédraogo recevra entre autres en octobre à Grenoble, le Prix Soroptimist International de la romancière francophone pour son livre « Du miel Sous les Galettes ». C’est un prix qui contribue à promouvoir le rayonnement international de la langue française, à révéler surtout les richesses littéraires et la diversité culturelle des nombreux pays francophones. Kandy Guira est enfin à la conquête de son continent l’Afrique ! Elle est montée sur quarantaine de scène en Europe cette année. Mais ce qu’elle avait toujours souhaité, c’est de franchir les grandes scènes en Afrique. Cette année, elle vient de réaliser son rêve. Le projet « Nagtaba in Africa » qui l’a conduit ; le 8 décembre en Côte d’Ivoire, les 10 et 11 décembre à Ouagadougou, le 16 décembre à Lomé au Togo, le 17 décembre à Cotonou au Bénin. Loin de vouloir afficher une certaine hégémonie dans l’industrie du spectacle, Kandy continue aisément de gravir les paliers. Nos créateurs et promoteurs culturels se sont également illustrés en Europe à travers des évènements culturels qu’ils ont soit organisé là-bas ou été invité pour des prestations et collaborations fructueuses. Le Prix de l’Excellence de l’Entreprenariats et du mérite en Juin à Paris par Huguo Boss, le spectacle « l’Afrique en Seine » de Willy Pascal à Paris en Octobre, les sollicitations des services de acteurs culturels dans des évènements en Europe (Abdoulaye Tapsoba, Jacky El Feno, Fredy Lino, Alino Faso…) sans oublier les cinéastes burkinabè de tout bord et de différents corps de métier, les comédiens, les chorégraphes, les plasticiens etc. qui ont été régulièrement sollicité à travers la planète cette année. Une autre grande innovation, c’est la tenue de la première édition du FIDIAS (Festival International de la Diaspora) qui s’est tenue du 15 au 18 décembre au Musée National. C’est une plateforme qui se veut être un levier d’échanges et de collaborations franches de nos compatriotes de la diaspora pour le développement d’un Burkina prospère.
La proximité de l’Art plastique
Longtemps confiné dans les galeries, les d’expositions, vernissages et autres vestibules interdits au public lambda, l’art plastique, de plus en plus s’expose au public et même aux usagers dans la chaussée, les jardins et « yaars ». Grâce aux projets « EXPOSITION WEKRE » et « MA VILLE PEINTURE » qui ont respectivement eu lieu en mai et en novembre 2022 à Ouagadougou et Bobo-Dioulasso, l’art plastique était à la portée de tous. Par ailleurs ; les renouvellements des structures associatives de promotion et de valorisation des Arts Plastiques ont été effectué dans la transparence et la démocratie.
Espaces de divertissement et DJ réconfortants
Ils auront joué un rôle considérable pour apaiser les cœurs des burkinabè. Au moment où la tristesse envahissait les esprits, les discothèques et autres espaces de divertissement redonnaient de l’espoir aux populations. Refusant que l’ensemble du territoire soit meurtri par la douleur et préoccupé par cette psychose de l’extrémisme violent, le régime de la transition a su recadrer la discipline dans ces espaces de divertissement. S’amuser dans la quiétude, tout en ayant une pensée aux Hommes et Femmes qui battent au front. C’est ainsi que les DJ ont essentiellement tenu des discours d’unité et de courage dans leurs animations quotidiennes. Saluons surtout des discothèques qui ont fait preuve de résilience tant dans l’animation que dans la promotion du patrimoine musicale burkinabè. Le Yin Yang, le Stress Out, Ferrari, VIP, Le Mask, Sunset, Level, Squash Time, Major Vip, la Turquoise, Sport Bar, Metro, Boulgou Bar, Royaume des Stars, Espace de la Femme, Taxi Brousse, Ouaga VIP, la Crémière, le Block, le YELBA, Haut Niveau, Gotham, la belle Etoile, le Tempo, la Maison blanche (Bobo-Dioulasso), Don Gregoris (Bobo-Dioulasso), Royaume des Stars (Koudougou), la Frégate (Ouahigouya)
Elles méritent une haie d’honneur
Il est très inhabituel de voir au Burkina Faso, des entreprises privées ou parapubliques y compris les mécènes, s’investir pour la Culture, l’évènementiel et le showbiz en permanence. Pour cette année 2022, elles ont été, non seulement des facilitateurs mais aussi des accélérateurs dans un contexte socio politique aussi très difficile. Il y a lieu ici de saluer ;
– SBI (Société Bopa International) de Seydou Boro
– SODIBO/BRAKIA
– TELECEL FASO
– CANAL+
– ACCESS OIL à Bobo-Dioulasso
– EBOMAF International
– BCB
– ORANGE BURKINA
– CORIS BANK International
– ONE BEER
– MOOV AFRICA
– HI
– SDF INTERNATIONAL
– GOETHE INSTITUT
– INSTITUT FRANCAIS
– BBDA
– MCCAT
– Abdoulaye SOURGOU
– Luc Noundia Kaboré
– LIZA MARKET
– BURKINA MOBILE
– FOCUS PROD
– YELHY TECHNOLOGY AFRICA
– L’ensemble des médias
Une année 2022 qui n’a pas été de tout repos pour les acteurs et promoteurs qui consultaient régulièrement la « météo » des soubresauts politiques et sécuritaires avant de se lancer. Tout compte fait, le secteur culturel a prodigieusement joué sa participation tout a long de ces 12 mois incertains.
JODALA TV pour Overland Group
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