MAOULAND I et II : artefact d’une génération en pleine mutation?

Publié par Sabab Admin le juin 17, 2023

Cela fait quasiment 3 ans que Rakanra biiga est sorti. Depuis lors le Roi de la MAOULAND s’est imposé non seulement par les sujets évoqués dans sa musique qui touchait beaucoup la jeunesse sa prestance, par son charisme de meneur, mais surtout par la qualité de ces clips comparativement à ce qui se faisait en ce moment. On n’avait jamais eu de clip burkinabè aussi bien fait dans un pays étranger : Kayawoto l’a fait a Dubaï. On avait jamais fait un clip aussi bien illustré dans un avion, Kayawoto l’a fait..on avait jamais eu une collaboration avec une star étrangère qui faisait l’effort de parler notre langue, Kayawoto l’a fait avec Ténor.

Tout au long de cette période c’était surprise sur surprise. Ce qui a fini de conquérir le cœur de plus d’un c’était la personnalité de l’artiste. On avait l’image d’un jeune plein de ressources, très humble et socialement rangé (qui n’hésitait pas à s’afficher avec sa compagne). C’est à tous ces facteurs qui mis ensemble que l’ont doit l’ascension fulgurante de Kayawoto.

Cependant il comme on le dit souvent le plus dure n’est pas de réussir, c’est de demeurer dans le succès, pas devenir Riche, mais de rester Riche. Pour le cas de Kayawoto il y a des facteurs qui l’ont fait qui sont susceptibles de l’empêcher de faire long feu s’il n’y prend garde. Premièrement c’est le fait de ne pas tenir compte de la spécificité de son public dans le choix des thèmes et des sujets évoqués dans des chansons. Le public de Kayawoto est majoritairement jeune (15-25 ans) donc en pleine mutation, qui grandit et donc par conséquent mûrit d’avantage chaque année. L’artiste doit garder a l’esprit qu’il ne peut pas indéfiniment parler de viinogo et de poudou Kombdo et anticiper.

Le deuxième problème de base pourrait être le timbre vocal de l’artiste, ou du moins la voix qu’il utilise pour rapper et chanter. C’est une voix qui rééblouit difficilement et qui fait basculer rapidement dans le monotonie. Si beaucoup plus d’efforts n’est pas fait dans la composition, la structuration des chansons et la manière de poser dessus, s’il n’y a pas beaucoup de variation dans les titres a un moment donné l’auditeur peut avoir l’impression de toujours écouter les mêmes choses, et fini par décrocher.

En dehors de ses aspects artistiques un autre problème pourrait nuire au succès de l’artiste s’il n’y prend garde. Il s’agit de son changement radical de comportement envers des soutiens de la première heure. Des acteurs culturels se plaignent du fait que quand il se retrouve dans le même événement, il fait comme s’il ne voit pas certains et/ou refuse de saluer d’autres.

Pourtant c’est la grande humilité et l’accessibilité aux premières heures est ce qui a le plus fédéré les coeurs autour de lui. Que d’images d’un jeune artiste qui presque s’agenouillant pour saluer les gens. Quelle publication sur Facebook le concernant n’avais pas reçu de commentaire de Kayawoto ? On ne pourrait pas demander à l’artiste d’aller dans ces extrêmes encore aujourd’hui cependant au moins éviter d’ignorer les gens qui ont été d’un réel soutien a ses débuts ne serait pas de trop.

Cet aspect des choses à quoi a voir avec sa carrière demandera t’on . Mais il ne faut pas oublier qu’on est en Afrique et que quelque soit la quantité de tes fétiches , un trop grand orgeuil a toujours précédé la chute. Nous ne voudrons pas que cela arrive. Nous espérons plutôt que d’ici la sortie du prochain album, MAOULAND II qui n’es puisse ouvrir d’avantage de portes a l’artiste sur le plan international.

Quoi qu’il en soit Kayawoto a un réel avantage, en tout cas selon ce que laisse entendre des personnes proches de lui, c’est qu’il est un artiste en perpétuelle quête de perfection. A les croire Kayawoto est le genre d’artiste qui est tout sauf paresseux. C’est un artiste qui tente toujours de faire mieux ce qu’il fait bien. Si tel est le cas on ne peut qu’être optimiste et espérer au meilleur recalibrage qui espérons-le, a déjà été fait dans son album à venir, qui est d’ailleurs le plus attendu.

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